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Interview de Duc Ha Duong qui nous explique son expérience à TEDx Cannes et comment il a construit et préparé son talk !

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Le « Making Of » d’un TED Talk :Comment préparer un discours inspirant, marquant et d’une qualité « TED » ? Interview avec Duc Ha Duong, speaker TEDx Cannes 2016.

 

Qu’est-ce qui t’a donné envie de participer à TEDx Cannes ?

J’ai un message à faire passer. Il me hante, m’obsède un peu, et j’ai ce sentiment urgent que pour me retrouver en paix avec moi-même, il faut que je le sorte. Il faut que je m’en « débarrasse », en tout cas que j’arrive à « contaminer » suffisamment de gens pour que l’idée ensuite puisse continuer à vivre sans moi. Tant qu’elle ne vit que dans ma tête, elle va mourir avec moi.

 

Quel était ton processus – comment avais-tu imaginé préparer ce discours ?

Je fais pas mal d’interventions et de conférences. Donc je n’avais pas spécialement d’appréhension. Il y a un article qui explique très bien le processus pour préparer un TED talk – on peut soit venir non préparé et improviser ses idées sur place, ou beaucoup préparer pour que le texte coule sans qu’on y pense, ce qui permet de se concentrer sur la relation humaine avec son audience, etc… et le pire danger, c’est au milieu !

J’ai abordé ce TEDx Cannes de façon très particulière, parce que je m’étais dit que c’était l’occasion pour moi d’expérimenter cette nouvelle forme de présentation, aboutie à 200%, où vraiment je vais tout soigner jusqu’au moindre détail. Je ne voulais pas en faire juste une conférence comme une autre. Ne l’ayant jamais fait, heureusement qu’il y a des professionnels dont c’est le métier et que j’ai pu me laisser porter par eux. Finalement j’attendais d’être pris par la main par un coach justement ; je n’avais jamais été coaché donc je n’avais pas d’expérience personnelle sur le sujet, je ne savais pas à quoi m’attendre.

 

Est-ce qu’il y a des choses qui t’ont surprises dans ce processus de préparation ? Est-ce que tu as découvert des choses sur toi, ta façon de préparer des talks ?

J’ai découvert une forme de relation assez nouvelle avec la coach… j’avais en face de moi quelqu’un qui avait pour objectif de ne pas m’influencer sur le fond tout en m’aidant à l’exprimer de manière évidemment la plus convaincante possible. C’était finalement un forme de relation assez étrange qui mêlait sur deux axes une intimité assez forte dans la proximité des idées et une distance assez forte dans le fait qu’elle s’empêchait de projeter ses idées sur moi.

C’est une alchimie qui ne doit pas être évidente d’ailleurs à pratiquer car on reste des individus pleins et entiers ; je pense pour faire ce métier là de coach, il faut être parfaitement aligné avec soi-même.

 

Et cela t’a apporté un soutien sur l’impact, sur la forme du discours, sur la structuration ?

Oui oui, beaucoup ! Dès que j’avais une hésitation sur un mot, ou même une simple virgule, au lieu de passer deux heures à réfléchir, j’avais quelqu’un sur qui compter pour m’aider à trancher rapidement. Quand on est tout seul face à son œuvre, tout semble important et on perd un peu ce sens des proportions, de la mesure. Le coach, il a cette distance. On reste angoissé à se demander dans quelle mesure elle va m’aider à appuyer mon idée, parce que ça dépend aussi de si elle y adhère ou pas, mais ça permet je pense d’aller beaucoup plus vite.

J’ai gardé un souvenir fascinant de la première séance avec la caméra ; je n’avais aucune idée de comment j’allais m’en sortir. On a fait un jet comme ça, l’impro totale, je n’ai pris aucune note, et d’ailleurs je n’ai jamais revu ces images. Et pourtant, en sortant de cette séance-là, quand je suis rentré chez moi le soir, j’avais mon plan. C’était très contre-intuitif parce que j’avais l’impression d’avoir sauté dans une grande piscine et après je ressors de l’eau et j’ai la recette d’un cocktail très compliqué.

 

Génial ! Et le jour J, comment tu l’avais vécu ?

Alors le jour J, j’étais très étonné par la pression, le stress. De prime abord, ce n’était pas en soi un format qui était fait pour m’impressionner au sens où j’avais déjà fait des conférences et des spectacles devant des audiences parfois beaucoup plus grandes ; et pourtant, grosse pression !

J’ai réalisé après coup d’où venait cette pression. En fait ce n’est pas le public, les 500 personnes qui sont venues, ça c’est comme toutes les autres conférences. Par contre, à côté de moi, dans les coulisses, je vois une centaine de personnes de l’équipe TEDx Cannes qui eux donnent tout bénévolement pour que je puisse faire mon show. Je leur parle, ils me regardent, ils comptent sur moi. Et ça c’est une pression d’enfer ! C’est eux que je trahirais en ratant le speech. Ils ont fait des nuits blanches, ils ont tout donné, bénévolement, pour que je bénéficie des meilleures conditions possibles, imaginables, pour délivrer mon message. Les décevoir serait impardonnable. Ce n’est pas comme une conférence ou je viens tout seul et j’assume mes paroles, mes conneries, et où si je rate, si je m’évanouis ou si je sors de la scène je serai le seul à en assumer les conséquences. A TEDxCannes, si tu t’évanouis au début ou si tu fais un mauvais show, c’est toute l’équipe TEDx Cannes, solidaire, qui a échoué.

 

Et finalement, tu es content de ce que tu as fait ?

Je ne sais pas, parce que moi je ne vois pas… je ne suis pas un artiste, je suis un ingénieur.

Comme dit au début, mon besoin c’est de faire sortir cette idée, qu’elle se propage, qu’elle vive. Et donc toute la question qui m’obsède c’est : est-ce que ça sert ce purpose, la diffusion de cette idée, et dans quelle mesure ? Plus ça le servira, plus je serai satisfait.

Regardez la video du talk ici

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